Beschreibung:

32 S.; Illustr. (vorw. s/w); 32 cm; geheftet.

Bemerkung:

Gutes Ex.; Einband stw. leicht nachgedunkelt. - Französisch. - Gespräch / Interview Georg Baselitz mit J. Kerchache. // ... JK : Pour cette raison, j'ai toujours voulu ecfaapper a la pensee "etiqueteuse". Je regarde d'abord les oeuvres avant de prendre connaissance de la carte d'identite. Ainsi Baselitz aurait de gros problemes parce qu'il est allemand ? GB : Oui, c'est le cas. JK : J'admets que tu sois victime d'une certaine agressivite parce que tu es allemand mais cette attitude ne devrait pas concerner ton travail. Le regard critique posee sur une osuvre doit etre independant de toute consideration ideologique. C'est pourquoi j'envisage toutes les cultures au niveau global tout en m'efforcant d'echapper aux pieges de la seduction : l'age d'un objet, la matiere quand il s'agit de 1'or par exemple, les dimensions impressionnantes. Je cherche a etre le plus pres possible des intentions et de l'esprit de l'artiste. Son origine ne m'interesse que plus tard. Lorsque j'ai vu ta premiere sculpture a la Biennale de Venise, ma reaction immediate a ete tres agressive parce que j'avais l'impression que tu t'emparais d'un morceau de l'Afrique qui m'est chere. Apres ce choc, il m'a fallu tout reconstruire pour savoir si je pourrais percevoir cette sculpture, l'accepter, l'aimer (j'ai besoin d'amour dans mon rapport avec l'oeuvre d'art), si je pourrais la considerer comme une oeuvre forte, originale. Je me suis attache alors aux affinites qui pouvaient unir une sculpture Lobi et une sculpture de Baselitz. J'ai tout de suite pris conscience que les dimensions et les proportions etaient tres differentes. On peut parler de surdimension au sujet de ton oeuvre, ce qui n'est pas le cas dans la sculpture africaine, soumise aux contraintes de l'usage. Le materiau n'est pas non plus le meme. Tu es moins attentif que l'artiste africain a la qualite du bois; tu utilises aussi bien du contreplaque. Contrairement a lui aussi, tu ne pars pas du cylindre, mais tu le casses, et tu t'opposes de la sorte a cette formule de Cezanne : "Tout dans la nature part de la sphere, du cone et du cylindre". Une autre divergence : alors que l'artiste africain soigne sa patine pour prendre la lumiere, toi, tu veux gommer les ombres de la sculpture en la couvrant de peinture noire, comme si tu voulais l'apprehender de l'interieur et en faire sortir les tripes. Le paradoxe reside dans cette volonte de brutaliser la matiere et de la laisser apparaitre, a sa base, afin qu'il reste une trace un peu magique de ce bois que tu as detourne. ? (Seite 19 / 20)