Beschreibung:

21 S.; illustriert; qu.-kl.-8°; geheftet.

Bemerkung:

Gutes Ex. - Französisch. - Text von Maiten Bouisset : Dessiner un pinceau et parler de Peinture. // Depuis quelque temps déjà, un grand pinceau a envahi l'atelier d'Antonio Recalcati. On l'avait vu s'inscrire en mai 1977 sur l'une des toiles exposées lors de Mythologies Quotidiennes II. Il a éclipsé aujourd'hui le chevalet devenu engin de mort qui avait marqué cette magistrale méditation sur le tragique de la création individuelle qu'était l'ensemble réalisé en hommage au peintre de la Révolution française, François Topino-Lebrun. A la fois modèle et instrument de travail, visible ou invisible, le pinceau domine de sa présence la série de tableaux et de dessins que vient de terminer Antonio Recalcati. Motif privilégié, presque obsessionnel de ces images, il est une manière souveraine de marquer cette exigence vécue parfois comme un drame par l'artiste qui consiste à conquérir sans cesse de nouveaux domaines, mais aussi et surtout cette volonté absolue de réintroduire la peinture comme élément prépondérant, déterminant de son aventure plastique. Peut-être moins spectaculaires que les grands tableaux, les dessins - ils ne sont jamais pour Antonio Recalcati des esquisses ou des travaux préparatoires, mais des œuvres parfaitement abouties ayant une existence autonome - dans la rapidité, la spontanéité et la souplesse de l'exécution, donnent à lire cette remise en question d'un individu peintre sans laquelle il ne saurait y avoir de création authentique. Plus secrètement sans doute, plus intimement, plus directement peut-être, ils restituent très exactement dans le petit format et à partir des seules variations permises par le noir et blanc le cheminement de la pensée et l'intensité de la recherche. Sur le papier blanc, le crayon remarquablement précis cerne la forme, met en évidence le volume, la densité de l'objet et en jouant la réserve d'une façon admirable se rend maître du lieu. Ici une main se pose sur la feuille, inquiète, hésitante, fragile. (M. Bouisset)