Beschreibung:

XXXII; 451 S., Abb. Halblederband.

Bemerkung:

Rücken berieben. - Vortitel mit Widmung von Pierre Barberis. - Aus der Bibliothek von Armin Mohler. - Nr. 540 (von 1500 Ex.). - Pendant un siècle au delà de la mort de Balzac, ses écrits de jeunesse ont été méprisés par une critique qui n'a vu en eux que des tentatives littéraires indignes, dont le but premier était alimentaire. L'évolution des méthodes modernes de recherche, dans le domaine de l'histoire littéraire, nous conduit à les considérer, aujourd'hui, en fonction de leur filiation avec la Comédie humaine. Alors apparaît l'importance réelle que l'on niait à ces romans tout en les publiant sous le vocable pompeux d'oeuvres. C'est raisonner comme les critiques du xixe siècle que de vouloir ignorer cette importance. Désormais le point de départ d'une étude sur l'évolution de la pensée balzacienne se situe dès ces premiers romans. Que Balzac n'ait pas voulu les intégrer à la Comédie humaine nous paraît légitime. Mais il n'en a pas moins autorisé l'édition de 1836 chez Souverain en laissant proclamer que M. de Balzac, " le plus fécond de nos romanciers ", et Horace de Saint-Aubin tenaient la même plume. " Si Horace de Saint-Aubin n'était devenu Honoré de Balzac " ses " œuvres " ne seraient jamais venues jusqu'à nous. Et c'est ce qui faillit arriver. En 1824, alors que les huit romans que nous connaissons sont entièrement rédigés, que sept d'entre eux sont publiés, Balzac traverse une grave crise morale. C'est le moment de la demi-rupture avec sa famille. Les échecs littéraires se sont succédés. La publication de Wann-Chlore - dont la préface est significative de l'état d'âme du jeune romancier - va venir bientôt augmenter leur nombre. Il reste pourtant à Honoré la consolation de l'amour dévoué de Laure de Berny. Le rôle de l'amie maternelle ne sera peut-être jamais aussi grand que dans cette période de détresse qui va jusqu'au bord du suicide. Thomassy, l'ami fidèle et écouté, conseille à Balzac d'abandonner la littérature pour " "ne direction utile ". Et le découragement de Balzac est si grand qu'il renonce solennellement au métier de romancier. C'est une lettre de l'un de ses condisciples, Vautor des Rozaux, écrite de Saint-Pierre de la Martinique, le 19 mai 1831, qui nous apprend combien la décision est sérieuse : " Je devrais ne plus l'écrire, mon cher Balzac, puisque tu ne daignes pas me répondre; mais je ne suis pas de ces gens qui cherchent des torts à leurs amis. Et sûr de ta vieille amitié, je n'attribue ton silence qu'à tes grandes occupations. Il est certain que tu te multiplies d'une manière qui tient du prodige. Malgré ton serment de ne plus faire de romans, serment que j'ai par écrit dans certaine lettre écrite à un certain ermite de Crillon en 1824*, je vois qu'il ne se passe pas une année sans que tu n'enfantes 4 ou 5 volumes ; et de nombreux articles signés de ton nom ornent les feuilles de la Revue de Paris, de la Mode, et d'autres journaux, peut-être, qui ne parviennent pas jusqu'à nous ; sans parler de la poésie que l'auteur du Cromwell inédit que je connais, ne peut avoir entièrement abandonnée. " Ce témoignage tardif vient confirmer avec force ce que nous pensions. En 1824, Balzac renonce. En 1827, il écrit à Loè've-Veimars que depuis longtemps il s'est condamné lui-même à l'oubli, le public lui ayant brutalement prouvé sa médiocrité. Ce n'est qu'au milieu de Vannée 1828, après un nouvel échec, dans l'imprimerie cette fois, que Balzac va revenir définitivement à la littérature. Mais soyons sûrs qu'il n'y avait pas tout à fait renoncé. Balzac n'a jamais cessé d'écrire du temps qu'il était éditeur et imprimeur. Sa vocation était réelle, il était né romancier et il ne faut pas attribuer trop vite à un manque de sens commercial la chance que nous avons de lire la Comédie humaine. ? (Vorwort)